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La première fois qu’Edouard m’a parlé de voyage au Japon, j’ai dit que pour moi, ce n’était pas une option. Trop de gens, des lumières qui clignotent partout, une culture bizarre… Ce ne serait ni des vacances ni de la détente pour moi, souffrant qui plus est de phobie sociale à l’époque.
Les années ont passé, Dieu m’a libérée de ma phobie sociale et de mes angoisses, et après plusieurs discussions, reportages…ma curiosité pour le pays est née. J’ai revu ma copie et dit à Edouard que nous pouvions enfin envisager ce voyage, s’il en avait toujours envie.
Mars 2014 : nous voilà dans l’avion pour deux semaines au Japon en amoureux, priant pour profiter pleinement des cerisiers en fleurs !
Voyage merveilleux, découverte plus qu’enthousiaste de ce pays et de son peuple. Me voilà sous le charme ! Je ne me vois toujours pas y vivre, mais certainement, si Dieu le veut, y revenir avec plaisir.
En route vers Himeji, pour y visiter le fameux château, nous découvrons par les fenêtres du train le splendide pont Akashi. Nous décidons d’y faire un arrêt impromptu au retour. Et là, moment de communion, de grâce, de louange simple et profondément belle chacun avec Dieu, et ensemble avec Dieu. Un vrai cadeau, pur, hors du temps, de la part de notre Père. A la fin de ce moment vraiment tout spécial, Dieu me donne le prénom de Maiko, au cas où nous aurions un jour une fille…
Quelques mois plus tard, nous décidons d’essayer de devenir parents. Rapidement, nous apprenons ma grossesse. Moi, convaincue d’attendre un garçon, ne comprends pas pourquoi Dieu me répète sans cesse : “cet enfant s’appelle Maiko”, “cet enfant s’appelle Maiko”… Après 4 mois où Dieu a préparé mon coeur, taillé ce qui devait l’être et retiré tout ce qui n’était pas de Lui pour que je me réjouisse pleinement d’accueillir une petite fille, nous avons confirmation que nous attendons bien une fille : elle s’appellera donc Maiko ! Et nous remettons entre les mains de Dieu le projet de repartir au Japon avec elle, pour l’emmener à l’endroit même où Dieu nous a donné son prénom.
Novembre 2015 : Dieu a béni notre projet et répondu au désir de notre coeur : nous repartons pour le Japon, cette fois à trois, en tant que famille, admirer l’automne et les érables rougissants.
Lors d’une expédition d’une journée à Nikko, au nord de Tokyo, où nous visitions une forêt millénaire abritant de vieux temples, Dieu, par Son Esprit Saint, touche mon coeur et me dit : “Regarde ces gens faire tous leurs rituels et prier leurs dieux, sonnant des cloches en espérant qu’ils les entendent, alors que moi je suis là, les bras grands ouverts, je les attends et je ne leur demande rien d’autre que de reconnaître Jésus comme mon Fils, et leur Sauveur.” Je pleure, à chaudes larmes, pendant plusieurs minutes, debout dans cet endroit magnifique, le coeur brisé.
L’année qui suit, je prie Dieu pour discerner ce qui se passe dans mon coeur. Je veux retourner là-bas, et y passer plusieurs mois. Est-ce ma chair ? Est-ce Dieu ? Je prie, et demande à deux de mes plus chères soeurs en Christ de prier avec moi pour comprendre ce qui se passe dans mon coeur. Dans les 48h, je reçois un mail de Jeunesse pour Christ International m’invitant à être une de leurs interprètes anglais-français à l’occasion de leur assemblée générale triannuelle qui aura lieu en Septembre 2017 à Miami ! Une occasion unique pour moi de rencontrer des missionnaires, de vivre la mission “de l’intérieur” et de rencontrer leur équipe japonaise, si Dieu le veut. Ce voyage, tous frais payés, fut un véritable cadeau de Dieu et une confirmation de mon coeur pour la mission à plein temps. Un temps unique à part dans ma relation personnelle avec Dieu, où Il a profondément transformé mon coeur et ma relation avec Lui, et ma relation aux autres. Et cela, juste après avoir décidé de quitter mon emploi d’assistante de direction trilingue, mon chef s’étant révélé être quelqu’un de mauvais et malsain, soutenu par la direction générale du groupe (j’ai littéralement signé les papiers de ma rupture conventionnelle la veille de mon départ pour Miami ! Je suis partie libre de tout engagement. Incroyable timing divin !).
Le lundi suivant mon retour, je prenais mon premier cours de japonais.
Pendant ce temps là, Edouard lui, ne ressent aucun appel missionnaire de la part de Dieu, et pas d’appel particulier pour le Japon, même s’il aime ce pays et sa culture. Nous sommes tous les deux d’accord pour dire que si c’est un appel de Dieu, Il nous appellera tous les trois, en tant que famille, et que le moment venu, nous serons tous les trois convaincus, ou pas. Malgré nos prières, Edouard n’a pour le moment pas entendu de réponse de la part de Dieu à ce sujet.
Les choses sont d’autant plus complexes qu’à mon retour de Miami fin septembre 2017, Edouard me partage qu’il rechute et entre dans un nouvel épisode dépressif sévère, des années après en avoir été libéré. Impossible pour lui de se projeter, d’envisager quoi que ce soit de l’ordre d’un changement de vie radical pour servir Dieu à l’autre bout du monde. La priorité est pour lui de guérir et de voir sa relation
avec Dieu grandir et se renforcer toujours plus. L’année qui a suivi a été faite pour nous de lâcher prise et de pas de foi, un jour après l’autre, un jour à la fois.
C’est toujours le cas aujourd’hui.
A Miami, j’ai donc rencontré le couple à la tête de l’équipe japonaise de Jeunesse pour Christ. Rapidement, il me demande si je pourrais donner des cours d’anglais dans l’école qu’ils prévoient d’ouvrir en avril 2018… je suis aux anges ! Moi qui avais quitté mon poste dans la paix absolue que Dieu avait déjà prévu la suite, me voilà devant le fait que la mission s’ouvre à nous dans quelques mois à peine ! Waouh ! Nous avons bien sûr échangé nos coordonnées et sommes restés en contact. Quelques mois plus tard, le directeur me contacte pour nous demander si nous accepterions de recevoir sa fille pendant deux semaines chez nous : elle a un don pour la peinture et souhaite améliorer son anglais, la France semble être un bon choix pour elle ! Et pour nous, c’est l’occasion d’un exercice pratique face à une adolescente japonaise : à quoi ressemblerait le quotidien avec des adolescents japonais ? Nous avons choisi de l’accueillir et de l’aimer comme un membre de notre famille. Nous avons beaucoup aimé le temps passé avec elle, même si tout n’a pas été simple et naturel, nous en gardons un excellent souvenir. Maiko et elle ont tout de suite accroché, et Maiko a appris quelques mots de japonais à la vitesse de l’éclair ! Nous avons mutuellement beaucoup appris. Au milieu de son séjour, son père l’a rejoint ici, accompagné de deux étudiants japonais : ils venaient visiter la France. L’occasion pour Edouard de le rencontrer, et pour nous deux de faire un point avec lui. Choc pour moi : de cet entretien, dont j’attendais beaucoup, ressort en réalité que ce ne sera pas avec eux, et pas dans l’immédiat, que nous partirons en mission. Douche froide. Mais nous avons des échanges très intéressants et constructifs, qui nous amènent à deux conclusions : pour avancer dans notre cheminement, nous souhaitons partir deux ou trois mois en famille pour discerner la volonté de Dieu, et partir avec une mission qui inclut des cours de langues, car nous ne pourrons pas trouver facilement de travail au Japon sans parler la langue, et n’apprendrons jamais vraiment la langue si nous ne la pratiquons pas. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais, mais c’était déjà un pas énorme pour nous trois !
C’est là que j’ai pensé à contacter OM. Nous avons un couple d’amis qui sert avec eux au Moyen-Orient, et qui ont passé les deux premières années de leur ministère à apprendre l’arabe. Je venais également de rencontrer des équipiers OM sur le Riverboat qui a fait escale à Strasbourg et avait vraiment apprécié servir à leurs côtés et découvrir l’histoire de leur mission. J’en parle à Edouard, qui me fait remarquer qu’il est d’accord, puisqu’il m’avait proposé de le faire plusieurs mois auparavant… j’avais simplement balayé cette option sans même y réfléchir, convaincue qu’ils ne servaient pas au Japon, et surtout convaincue que nous partirions avec JPC. Réalisant mon erreur, j’envoie un mail à OM Japon, et contacte les personnes que je connais à OM France.
Malheureusement, ils ne nous proposent que deux options : un séjour de deux semaines, trop court pour nous, ou une mission de deux ans minimum, ce pour quoi nous ne sommes pas prêts. Déçus, mais confiants que ce n’est pas le timing de Dieu pour nous, nous continuons, un pas après l’autre, à avancer. Je me suis engagée devant Dieu à frapper à toutes les portes qui se présentaient à moi, confiante qu’Il ouvrirait la bonne le moment venu, et continue donc dans l’obéissance à explorer différentes pistes, notamment celle de Portes Ouvertes, qui recrutait un profil semblable au mien. J’y vois peut-être une réponse à mes prières qui est de servir Dieu à temps plein, mais ici dans un premier temps, en attendant que vienne le moment où Dieu nous appellera au Japon. Je fais donc une sorte de « deuil » du Japon à moyen-terme, et me lance dans ce recrutement. Au moment où j’attends leur retour après mon second entretien, je reçois un mail d’OM Japon demandant de nos nouvelles. Je leur explique que les options disponibles ne correspondent pas à nos besoins. La collaboratrice me répond alors qu’elle va parler à l’équipe de direction et qu’elle reviendra vers nous. Mais je le prends pour une réponse polie, rien de plus. Finalement, après trois mois d’attente, j’apprends que je n’ai pas eu le poste à Portes Ouvertes ; ils pensaient que je m’ennuierais. Mais ils me parlent d’un second poste, plus intéressant et stimulant, auquel je décide de postuler aussi. A nouveau trois mois de processus avant d’obtenir la réponse finale : je n’ai pas été retenue. Mais je le savais déjà : quelques jours avant de recevoir leur réponse, OM Japon me contacte pour me parler de leur tout nouveau programme de deux mois « Taste Japan », qui pourrait correspondre à nos attentes ! Quel timing ! Je sais à ce moment-là que Dieu me confirme que je dois continuer sur cette voie. Edouard et moi en parlons, nous prions, et décidons finalement de choisir devant Dieu que nous voulons y aller, confiants une fois encore qu’Il fermera la porte si ce n’est pas la bonne chose, ou le bon moment, pour nous de partir en famille. La suite, vous la lirez dans le témoignage d’Edouard….. !