Plus concrètement…
Nous avons pu passer 5 jours dans les montagnes de Karuizawa, à l’occasion de la retraite d’OM Japon. Nous y avons rencontré les équipes des autres villes. Après un échange avec le leader de l’équipe à laquelle nous pensions rendre visite à la fin du mois, nous n’avons pas senti d’ouverture, ou reçu clairement de Dieu que nous devions poursuivre dans cette direction. Par contre, nous avons eu de bons échanges avec les leaders et équipiers d’une autre ville, et avons donc décidé de passer 2 jours dans cette ville-là la semaine prochaine. Mardi, nous nous dirigerons donc vers Kanazawa.
Les semaines qui ont suivi ont été difficiles : fatigue, découragement, relâche. Mais on essaie de comprendre et de discerner ce que Dieu veut pour chacun de nous, et ce qu’Il veut faire à travers nous dans le temps qui nous reste. En ce week-end de Pâques, nous avons par exemple chanté 2 chants en japonais dans un grand parc au bord d’un lac, à l’occasion du pique-nique d’Hanami, la contemplation de la floraison des cerisiers 🙂
Autre temps fort cette semaine, notre « voyage de foi ». Nous avons été envoyés 3 par 3, de mardi matin à mercredi après-midi, comme Jésus a envoyé Ses disciples 2 par 2, en leur donnant toute autorité en Son nom et en leur demandant d’annoncer le royaume de Dieu. Il leur a ordonné de ne rien emporter avec eux, mais de trouver des personnes de paix et de rester chez elles. Notre mission était donc de définir dans la prière, chacun pour soi et en groupe, quelle direction prendre, quoi emmener, quoi laisser…
Edouard, Maiko et moi formions un groupe. Après avoir prié plusieurs fois chacun de notre côté et ensemble, nous n’avions absolument rien d’autre qu’une page blanche devant nous. Aucun indice, aucune image, rien. Ni Edouard, ni moi. Nous ne savions pas quoi faire ! Nous avions vraiment à coeur de vivre cette aventure de foi, et nous voulions vraiment le suivre dans ce qu’Il nous montrerait. Mais Il ne nous a rien montré. Rien du tout.
Nous avons donc pris la décision de faire un premier pas : il y a 2 semaines, lors d’un culte dans une petite église de notre ville, la directrice d’un jardin d’enfants nous a invités à venir avec Maiko pour qu’elle puisse jouer avec d’autres enfants. Nous n’avions pas encore eu l’occasion d’y aller, nous avons donc décidé que ce serait le début de notre voyage.
Après de belles rencontres, des discussions via Google Translate (la traductrice en moi en a des frissons dans le dos !) et un temps de prière dans la cour, nous voilà sans plus d’ouvertures, de propositions, ou d’indices quant à la prochaine étape…
Au final, Dieu avait prévu pour nous un temps de prière pour les autres groupes, un temps de retrouvailles en famille, en couple, un temps de guérison, et surtout, un temps d’abandon intérieur.
Pour moi (Caroline), ce fut l’occasion de faire face au fait que la chose la plus difficile à abandonner n’était pas l’argent ou la sécurité matérielle, ni même mon confort, mais bel et bien mon orgueil. Ma croyance que ma vision des choses et ma manière de faire sont les bons, que j’ai forcément raison, et donc, par déduction, qu’Edouard a tort, ou au mieux pas complètement raison. Ma difficulté à suivre mon mari, à le laisser nous diriger et nous guider. A le laisser prendre soin de nous et être le chef de notre famille et notre leader spirituel, comme le souhaite Dieu. Le moment était venu pour moi de demander pardon à Edouard et de renoncer à vouloir prendre sa place, et de commencer à vraiment prendre la mienne, celle d’épouse, de soutien, d’aide, de vis-à-vis. Merci Père Céleste !
Merci aussi pour ce temps où j’ai pu pardonner à d’autres personnes et renoncer à la colère, aux blessures, au sentiment d’injustice, d’insuffisance, de culpabilité qui y étaient associés, et me libérer d’un énorme fardeau.